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Perspectives en Champagne

De manière générale France Valley considère que l’investissement foncier, qu’il soit viticole, agricole ou forestier, est une affaire de patience. Pour qui sait attendre, ce peut être un investissement performant. L’historique de l’évolution des prix par hectare n’est pas un indicateur fiable des performances futures, il convient donc de s’interroger sur les perspectives, en l’occurrence sur celles de la valeur du Foncier Viticole Champenois. Pour cela, il convient de comprendre le fonctionnement de la filière viticole Champenoise et les perspectives de vente de Champagne dans le monde.

Fonctionnement de la filière viticole Champenoise

Bouchons Champagne GFV Groupement Viticole

Pour faire du Champagne, il faut du raisin. Ce raisin est exploité par des viticulteurs, qu’ils soient propriétaires ou simplement locataires des vignes. Ces viticulteurs peuvent également vinifier les raisins pressés, pour faire leur Champagne, à leur marque. Ils sont alors récoltants-manipulants. La mention R-M sur les bouchons de bouteilles en témoigne. Mais beaucoup ne sont « que » récoltants, ou ne vinifient qu’une partie de leur récolte, et vendent les raisins restant aux Négociants. Ces derniers vont construire, à partir de l’assemblage des jus en provenance de leurs différents livreurs, le Champagne qui leur est propre. La filière, qui réunit les vignerons indépendants, les coopératives et les négociants, détermine les conditions d’approvisionnement en raisin. Un équilibre se forme donc entre chacun : 70% du Champagne est vendu par les négociants, mais ces derniers ne sont propriétaires que d’une petite part du foncier viticole. Un des rôles des Foncières Viticoles de France Valley est précisément de favoriser les petits exploitants, pour que cet équilibre se maintienne.

Le prix du raisin pourrait n’être que le résultat de la confrontation de l’offre et de la demande. Ce n’est pas tout à fait le cas. L’offre de raisin est adaptée chaque année : un arrêté préfectoral fixe annuellement la quantité maximum que peut produire un hectare de vignes en Champagne. Ce volume sera fixé en fonction des perspectives de vente de Champagne que la filière envisage. Par ailleurs, le prix du raisin servant au calcul du fermage, c’est à dire à la détermination du loyer payé par l’exploitant au bailleur, est lui aussi fixé par arrêté préfectoral. Ce prix du kilo de raisin fait ensuite référence sur le marché du raisin lui-même, avec des marges à la hausse ou à la baisse, en fonction de la commune d’où provient le raisin, en fonction du cépage, ou en fonction de la viticulture conduite (conventionnelle, haute valeur environnementale, bio…).

Pour disposer du raisin, les négociants peuvent l’acheter aux exploitants, directement ou via des courtiers, ils peuvent l’acheter aux coopératives, ou, enfin, acquérir des vignes. Cette dernière solution, quoi que fortement consommatrice de capitaux, est largement utilisée en Champagne par les grands groupes qui concentrent les marques les plus connues. Ainsi, on comprend que la valeur des vignes dépendra du besoin de raisin, et donc de la consommation mondiale de Champagne, à la hausse ou à la baisse.

Le prix à l'hectare en Champagne est-il déjà cher ?

Sans titre

Il n’est évidemment pas possible de répondre à cette question avec certitude. Nous ne pouvons que donner des indications, fixer des repères. Mais en effet, avant de se demander comment pourrait évoluer le prix de l’hectare viticole en Champagne, on peut se demander si déjà il n’est pas déjà élevé. En effet, il a beaucoup augmenté pendant les 20 dernières années, pour atteindre un plateau dans les années qui ont suivi la crise financière,  jusqu’à aujourd’hui. Il s’établit aujourd’hui en moyenne à environ 1.120.000 euros par hectare (Source : SAFER 2019), toutes communes confondues. Rapporté au prix moyen de l’hectare de vignes en France, c’est très important, puisqu’il est de 120.000 euros  par hectare environ, toutes appellations viticoles confondues. En outre, la rentabilité pour le propriétaire bailleur, compte tenu de ces prix d’acquisition, est très faible.

Il semble cependant plus pertinent de comparer le prix de l’hectare de vignes dans cette appellation viticole remarquable à des appellations comparables. Ainsi, les prix atteignent parfois 2,5 M€ sur le plateau de Saint Emilion ou 4 M€ en Côte d’Or, alors que l’hectare de vignes dans le village le plus recherché de la Champagne atteint 2 M€. On peut en déduire que ce prix moyen de 1,2 M€ récompense peut-être la rareté de tels biens (0,6% du foncier viticole s’échange chaque année en Champagne – Source SAFER 2023) ou leurs caractéristiques propres.

Il ne faut en effet pas oublier que l’appellation Champagne couvre un territoire unique : ce terroir viticole bénéficie d’une météo originale, puisque le climat océanique apporte la pluviométrie, et le climat continental l’ensoleillement nécessaire au mûrissement des raisins. Par ailleurs la roche mère de l’appellation est constituée de craie, qui stocke l’eau des précipitations, comme une éponge, pour ensuite la restituer progressivement en période estivale. Ajoutez que cette appellation est inscrite au Patrimoine Mondial de l’Unesco, qu’elle dispose d’une renommée digne des plus grandes marques mondiales, vous comprendrez que le prix des vignes en Champagne puisse ne pas suivre l’évolution de la moyenne du vignoble français.

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Selon France Valley, quelles perspectives pour le prix de l'hectare viticole en Champagne ?

Sans titre

Si l’idée que le prix de l’hectare pourra suivre, en tendance, l’évolution du besoin en raisin et donc l’évolution de la consommation de Champagne est juste, alors le CIVC (Comité Interprofessionnel du Vin de Champagne) donne des éléments intéressants. Son analyse annuelle montre que la consommation stagne en moyenne depuis quelques années, tout comme la valeur du foncier, mais avec des tendances contrastées par pays de destination. En France, la consommation d’alcool diminue de manière générale, et le Champagne n’échappe pas à cette tendance, même si la consommation en valeur, plus qualitative, reste stable. Elle diminue également en Angletterre, où les effet du renchérissement de la Livre et du brexit se sont fait ressentir. A contrario, la consommation en volume progresse dans la plupart des autres pays du monde, et tout particulièrement dans la zone Asie. A cet égard, le Japon est un cas intéressant : en effet les Nippons ne consommaient à peu près pas de Champagne il y a vingt ans. Un alcool pétillant semblait pour le moins curieux, le vin blanc est moins apprécié, et le goût un peu métallique peu adapté aux habitudes de leur palais. 20 ans plus tard, le Japon est le troisième importateur mondial, et la consommation continue d’y progresser.

La Chine, de ce point de vue, ressemble beaucoup au Japon il y a 20 ans. La consommation d’alcool est plutôt tournée vers les boissons fortes, le blanc est synonyme de deuil, et là aussi, les bulles associés à l’alcool et le goût métallique, ne font pas encore l’unanimité. Cependant le travail de communication et de marketing des grandes maisons de Champagne, après quelques années difficiles, semble enfin payer. La croissance de la consommation est importante depuis deux ans. Or on part de très bas : la Chine importe 2% environ des volumes de Champagne, soit l’équivalent des Emirats Arabes Unis. On peut penser, en particulier à la faveur de la création d’une jeune classe moyenne en Chine, que celle-ci devienne, in fine, l’un des plus importants importateurs. Si cette tendance semble forte, il est cependant difficile de dire, à quelle échéance elle aurait un effet sur le prix de l’hectare en Champagne ; mais la réussite du luxe à la Française pourrait bien, dans ce domaine aussi, contribuer encore plus à ses exportations !

Le prix de l'hectare viticole en Champagne peut-il baisser ?

Oui ! Les perspectives données ci-dessus ne sont évidemment pas certaines, et par ailleurs, il existe des facteurs qui pourraient entraîner à la baisse la valeur de l’hectare viticole. En effet la consommation de Champagne est dépendante, de manière générale, de la progression de l’économie mondiale et de la progression de la richesse de chaque pays. L’évolution des relations internationales peut également avoir une incidence : à titre d’exemple, l’instauration de taxes douanières aux USA sur les produits de luxe pourrait impacter la consommation de Champagne du premier importateur mondial de Champagne. A un niveau européen cette fois, une hausse du taux directeur de la banque centrale pourrait inciter les investisseurs à rechercher des investissements plus rentables que celui du viticole Champenois.

 

A un niveau plus local, d’autres facteurs peuvent aussi jouer à la baisse : par exemple il est difficile de dire dans quelle mesure la fiscalité (l’abattement de 75% sur les droits de transmission jusque 300.000 €) joue sur la demande de terres, et un tel dispositif pourrait être supprimé, même si aujourd’hui rien ne l’indique.

 

Enfin, même si le réchauffement climatique touche moins ces vignes septentrionales que beaucoup d’autres, des épisodes de sécheresse répétés peuvent limiter la production et favoriser le développement des parasites de la vigne, qui perdrait une part de son attrait pour des investisseurs.